mardi 24 avril 2012

La Cordillère des Andes et le pont des Incas

Dimanche matin, dés 7h, j'étais parée avec mon gros sac à dos et mes chaussures de rando pour la traversée de la Cordillère des Andes !
Bon, en fait, j'aurai dû réaliser que ce n'etait pas moi qui allait le faire, mais le mini camion tout terrain dans lequel j'étais, avec d'autres inconnus.




Nous sommes donc partis de Mandoza pour traverser en largeur la Cordillère, et ce, jusqu'à la frontière du Chili !
Je me doutais que ça allait être grand, impressionnant, mais ça reste difficile à imaginer concrètement avant de se retrouver directement en face. Et dire que ce n'était qu'une petite largeur !
Des montagnes les plus classiques aux plus inattendues, le paysage variait vraiment en l'espace de quelques centaines de mètres, par la végétation et les couleurs même de l'ensemble.
Durant cette traversée, nous avons vu de loin le Mont Aconcagua avec ses neiges éternelles, le plus haut d'Amérique et de manière plus générale, de l'Hémisphère Sud. Magnifique !


















Nous nous sommes aussi arrêtés sur le Pont des Incas, une merveille !
Plusieurs légendes à son sujet, la plus commune était qu'il se créa naturellement en une nuit, alors qu'un groupe d'hommes bloqués par l'eau devait traverser pour soigner un de leurs héros, et se résignait à passer de l'autre côté. La nuit passa et lorsqu'ils se réveillèrent, prêts à faire demi-tour, le pont était apparu. Ils purent alors traverser l'eau et soigner leur héros.
La couleur est tout aussi étonnante qu'impressionnante !


Nous sommes allés jusqu'à la frontière du Chili, puis demi-tour, déjà. Enfin, j'aurai pu voir cette fameuse chaine de montagne dont on parle tant, et ça vaut le détour !





lundi 23 avril 2012

Mandoza

Ce vendredi, après le boulot à l'orphelinat jusqu'à 20h30, je suis allée retrouver en ville un autre volontaire français, pour partir à Mandoza via un bus de nuit, à 10h de Cordoba !

Un week-end condensé donc, puisque bus vendredi nuit et dimanche nuit, ce qui laisse deux grosses journées et oblige ainsi à bien les remplir pour pouvoir en faire un maximum.
Nous sommes donc arrivés sur Mandoza le matin, parfait pour avoir le temps de trouver une auberge de jeunesse, et les itinéraires pour les excursions.

Après avoir fait un tour dans la ville et vu quelques parcs et basilique, visite de.. Bodegas !
Bien réputés, à Mandoza !
L'un était une grosse fabrique industrielle tandis que l'autre était une entreprise familiale, à la base, maintenant petite entreprise.
Et pour chacun d'eux, dégustation ! Yihaa !
Pas mauvais, j'en ai gouté une dizaine en tout.
Et non, je n'étais pas saoule (j'anticipe vos remarques par mail hein).


 Des vignes à Mandoza


Le lendemain soir, après la super journée d'excursion (je garde le mystère pour le prochain article pour vous révéler de quoi s'agit il, pour l'instant je vous dirai juste que c'était GRANDIOSE), nous avons pu de nouveau traverser la ville et nous rendre dans un petit marché artisanal, avant de reprendre la route de nuit, pour pouvoir aller a l'orphelinat lundi.

Un week-end bien chargé, en somme, et très sympathique !











Un indice en photo pour l'excursion que j'ai faite dimanche : sur la route pour s'y rendre !











PS : Prendre un Subway en Amérique : CHECK !



PPS : Et puis j'ai pu m'acheter un pot de miel dans une petite fabrique artisanale, car ça fait depuis que je suis partie que je n'en ai pas mangé, ce qui est un grand record !



Des nouvelles de l'orphelinat, Alta Gracia et la casa del Che Guevara

Depuis le dernier post, beaucoup de nouvelles choses, et peu de temps pour me connecter, entre l'orphelinat, les nombreuses sorties avec les autres volontaires, les visites et les excursions en tout genre.

Histoire d'être un peu dans un ordre chronologique, je vais tenter de vous pondre successivement trois articles !


Sur la balançoire, à l'orphelinat.


À l'orphelinat tout d'abord, tout se passe bien, avec des hauts et des bas pour les petits bouts.
Des bas, histoire de voir le côté négatif en premier pour garder le positif pour la fin, quand beaucoup d'eux ont des crises de nostalgie, à base du traditionnel "je veux ma mamaaan", sauf que : pour certains, elles sont en prison donc n'ont plus la garde, pour d'autres seulement un droit de visite dans l'établissement très peu régulier et pour d'autres encore, elles ne sont plus de ce monde.
Pas toujours facile de trouver les mots pour tenter d'apaiser les pleurs dans ces moments là, surtout en espagnol.
Une différence de comportement entre des soeurs jumelles aussi, qui fait que je ne sais pas trop si mes mots sont justes : l'une est complètement nostalgique de son père et pleure souvent parce qu'il lui manque et qu'elle veut être avec lui, tandis que l'autre est catégorique et dit que ce même père est un C@*$&N (insulte espagnole) et qu'elle le déteste parce qu'il les frappait toutes les deux et que sa soeur est bête de pleurer pour lui. D'un extrême à l'autre.
Sinon, la petite de 4 ans qui est arrivée lors de mon deuxième jour et n'arrêtait pas de me coller depuis, est repartie, mais les femmes de l'orphelinat n'ont pas su dire si c'était en famille d'accueil, dans un autre orphelinat ou encore si la famille a de nouveau obtenu sa garde.

Les bonnes nouvelles maintenant : une petite qui a fêté son anniversaire, donc c'était la grande fête (même si cela s'est fini par des pleurs parce qu'elle voulait sa mère avec elle), un petit garcon de 13 ans (catégorisé comme ayant un retard psychologique, peu importe) qui est arrivé, très affectueux, et dit qu'il se sent enfin bien dans cet orphelinat, des activités organisées qu'ils ont visiblement appréciées (j'avais ramené des pompons, des feuilles de couleurs et des yeux en plastiques pour faire des bonhommes) et.. un tit gars de 12 ans qui a officiellement été adopté ! On ne le reverra donc plus, mais pour une très bonne cause.



 La balançoire...



... et le tuyau d'arrosage transformé en corde à sauter !













Côté découverte : Alta Gracia, à une heure en bus de Cordoba, petite ville fort sympathique et reposante, où se situe une Estancia Jésuite classée monument historique :




Et une des anciennes maisons d'Ernesto Guevara, là où il a vécu le plus longtemps en étant jeune (ses parents avaient voulu habiter là pour tenter d'apaiser son asthme, l'air étant semble-t-il plus pur).
Il y vivait donc au moment où il a entrepris de faire ses deux fameux voyages, en Amérique latine et Amérique centrale : avec respectivement son cyclomoteur et sa moto.

La fameuse moto ! (photo médiocre, désolée !)


lundi 16 avril 2012

Des vagues dans la rue


Cette semaine, alors que je me rendais a l'orphelinat, il a commencé, pour la première fois depuis que je suis là, à pleuviner.
Juste un peu, quelques gouttes de pluie chaudes, juste assez pour rafraichir, puis un peu plus, puis encore un peu plus, et le temps que j'arrive à l'orphelinat, j'étais trempée de la tête aux pieds. Ben oui, il pleut ici aussi, mais ça reste agréable au vue des températures, comme une douche en étant habillée, quoi.
Cinq heures plus tard, après avoir passé un grand moment a l'intérieur, à m'occuper des enfants, que vois-je ? Wah, une inondation ! J'avoue que la première chose que j'ai pensé est "trop drôle !", parce que complètement inattendu. En fait, c'est totalement prévisible pour les argentins, et ils auraient tous pu le parier.
J'ai fait attention en rentrant pour éviter le plus de "flaques" d'eau possible, en faisant des grands détours pour éviter de tremper mes chaussures. Sur la route, sur les trottoirs, sur les rond-points, partout, de l'eau. Seul le fait de grimper sur des petits murets permettait de rester secs.
Toute fière, j'arrive donc dans la rue où je loge, après 40 minutes de détours au lieu de 10 minutes habituellement pour rentrer, le pantalon à peu près secs. Totalement inutile, la rue en question étant totalement inondée.
Seule solution, traverser la rivière la rue, avec de l'eau jusqu'aux genoux. Bon, je le saurai pour la prochaine fois. Adieu, petites chaussures baskets, je pense que vous ne ferez plus long feux si cela se renouvelle.
C'était assez amusant, de voir que la vie continuait, tout simplement. Les voitures roulaient, portières ouvertes, avec de l'eau dedans. Question : comment est ce possible, avec le moteur ?  Bref, c'était la première fois que je marchais dans une rue et que je la traversais, au feu vert pour piéton puisque tout continuait normalement, juste au ralenti, en faisant attention aux minis courants créés par la circulation.
Depuis, j'ai vu des vidéos de ce qu'il se passe en cas de "grosses averses" (ah, c'était une petite?). De l'eau jusqu'aux genoux dans les bus même, qui continuent pourtant de rouler, et des passerelles improvisées dans la rue.
Le lendemain, à part les vêtements trempés, plus aucune trace de l'inondation de la veille, la vie reprend son cours a vitesse normale, et les vagues dans la rue ont disparu.
Je n'ai pas pris le risque de sortir mon appareil photo, désolée.
Douce pensée ironique pour la France, complètement tétanisée dés qu'il y a deux flocons de neige. Avaries matérielles, donc suppressions de trains voir d'avions, donc grèves, donc grèves pour cause d'avaries matérielles et de suppressions de trains et d'avions.


Pour en revenir au côté touriste maintenant, puisque je suis là pour ça aussi, depuis, j'ai visite deux autres églises jésuites, et une église capucine. Cette dernière était vraiment magnifique et différait totalement des autres : moins surchargée, beaucoup plus sobre et pourtant tellement belle, avec des vitraux colorés qui diffusent la lumière sur une pierre lisse.

 Deux Eglises Jesuites dans le centre de Córdoba


Eglise des Capucins, vue depuis l'entrée.


 Toujours dans la même église, il y avait de quoi s'amuser pour les photos, avec les éclairages et tout.

 Toujours.

 Encore.

Bon,ç suffira pour cette Eglise, vous aurez compris qu'elle m'a beaucoup plue.


J'ai aussi visité la Commission d'archive provincial de la mémoire, dans les locaux de ce qui était autrefois le département d'informations de la police de Córdoba, appelé aussi D2. Ce dernier a fonctionné comme un centre clandestin de détention, de torture et d'extermination durant les années 70. De nombreuses personnes dont les avis politiques différaient de ceux du gouvernement y ont été séquestrées. L'apogée de ces terribles années est en 1976, lorsqu'ils ont quasiment tous été assassinés. Dans ce mémorial, il y avait "juste" des portraits de ces révolutionnaires victimes, qui ont été trouvés par la suite. De bien terribles portraits, car on sentait l'angoisse dans leur regard, et on réalise peut-être davantage l'atrocité des évènements lorsque l'on prend conscience que ce n'est pas si éloigné dans le temps.

Dans la rue de la Commission d'archive pour la mémoire.

Dans un registre plus joyeux, j'ai aussi vu le Museo Emilio Caraffa, exposant peintures et sculptures argentines.

J'ai également flâné encore dans le centre ville, bu de sympathiques cocktails à base de Gancia encore (décidément je suis fan), pique-niqué dans le parc du Nueva Córdoba (un quartier de la ville) et passé une journée à Carlos Paz, avec d'autres volontaires. C'est une petite ville à une heure en bus du centre, où l'on peut prendre un télésiège qui nous emène en haut de la montagne pour une vue magnifique. On sent néanmoins que la ville essaie de se faire touristique, notamment avec la création de la maison de Casper (oui oui, le fantôme). Mais bon, sympathique tout de même !


 Drapeau argentin, depuis le télésiège de Carlos Paz.

 Vue depuis le haut de la montagne de Carlos Paz


Dans une rue de Carlos Paz.



Côté "boulot", j'ai participé à un workshop, c'est à dire une réunion avec d'autres volontaires, pour parler de nos placements respectifs, donner des idées d'animations pour les enfants, parler des éventuels problèmes que l'on aurait pu rencontrer, etc.
Le tout, en anglais. Erf ! Enfin, ça allait. Quiche en anglais, je ne peux que progresser, donc tant mieux en un sens.
J'ai aussi participé à un "dirty day", ou "tâche ingrate mais nécessaire", si on veut. Cela consistait à aller sonner aux portes, t-shirt de l'association sur le dos, et de faire une collecte de nourriture pour les cantines enfantines de la ville, en convaincant les gens de donner quelques aliments. A un moment, une femme m'a demandé d'où je venais, et a dit que c'était une honte de venir de France et d'oser réclamer aux portes. Oui, c'est vrai, mais est-ce qu'on est, à notre échelle, responsables de l'économie du pays ? Effectivement, je ferai mieux de rester dans mon pays de riche a faire du shopping de riche, avoir des conversations de riche, me divertir en riche, au revoir madame et merci pour ce jugement un brin généraliste. Elle a fermé la porte et, dix minutes après, alors que j'étais deux maisons plus loin, elle m'a fait signe de venir pour donner beaucoup d'aliments. Finalement, c'est même elle qui en a donné le plus ! :)


A l'orphelinat, tout se passe toujours bien, j'ai essayé d'organiser plusieurs activités depuis, mais pas toujours facile de les maintenir attentifs et de trouver un jeu qui les occupe tous, étant donné les différences d'âge. Affaire à suivre !


Prévisions de voyage actuelles : Week end à Mandoza (9 heures de bus pour y aller, 9 heures pour revenir) pour la prochaine fin de semaine, à confirmer, et, attention, là c'est sûr : chutes d'Iguazu, du 26 au 30 avril ! (24 heures de bus pour y aller, 24 heures pour revenir, mais je suis certaine que ça en vaut le grand détour !).


A bientôt !



mercredi 11 avril 2012

Enfants des rues, enfants battus, Monopoly..

Eh bien, ça fait juste un petit moment et je commence à recevoir des mails d'impatience. (Hé ! j'avais précisé que je ne saurai pas tous les combien je pourrai écrire !).
Depuis la dernière fois donc, moultes choses se sont passées, chouette !

Tout d'abord, le second orphelinat dans lequel je devais aller : en fait, ça n'en était pas un, c'était plutôt l'équivalent je dirais d'un centre aéré pour nous, sauf que.. les enfants y viennent mais peuvent librement partir. Ils sont là parce qu'ils seraient dans la rue sinon, et d'ailleurs, ils y sont.
Le placement se situe en périphérie de Córdoba, et, pour le coup, le dépaysement était certain. Le bus dépose à un arrêt de bus un peu plus loin. Quand je dis arrêt de bus, comprendre "arbre". Comment comprend-on que c'est cet arbre et pas un autre ? On ne peut pas le savoir, c'est comme ça, c'est tout.

On arrive donc à pieds, sur une route de terre plus ou moins aplatie, bordée par des maisons en décomposition. Les murs en pierre s'écroulent, laissant entrevoir par l'ouverture de ce qui devait être autrefois une porte, un matelas à même le sol, reflétant par son état le reste de la maison. Une table en plastique cassée dans une maison, un enfant qui dort à même le carrelage cassé dans une autre et dehors, dans la rue et au fur et à mesure qu'on avance, passent devant nous chiens errants et enfants de tous âges.
Le lieu en question est un local prêté par des nonnes pour les enfants (je vous laisse imaginer la beauté de la décoration avec le Christ ensanglanté et autres représentations douteuses), afin d'avoir un lieu pour qu'ils puissent se retrouver et avoir un encadrement pendant quelques heures, et surtout, un goûter, chose qu'ils n'ont pas toujours les moyens d'avoir. Ce goûter, donc, consiste en une bassine de lait dans laquelle ils remplissent à tour de rôle un gobelet (l'eau est potable, mais il y a parfois des petits vers malgré les filtres, donc ils se jettent sur le lait) et du pain qu'on a fait et fait cuire nous même (pas peu fière) dans un vieux four en terre cuite, à l'extérieur de la pièce.
Ensuite, on les surveillait pendant qu'ils jouaient, tout simplement.
C'était donc plus "pauvre" à proprement parler que l'orphelinat dans lequel je travaille, mais ces enfants là ont toujours une famille, et y viennent pour s'amuser et non pour y vivre en permanence.

Pour en revenir à l'orphelinat, c'est bon, je me suis faite adopter par les petits bouts. :)
Ce matin je me suis retrouvée ensevelie sous une pile de petits bonhommes qui voulaient un câlin, mais comme les deux premiers étaient un peu brusques, je suis tombée, et hop un autre qui arrive, et un autre, et hop, une pyramide d'enfants, et moi dessous.
Ils accordent leur confiance assez facilement je dois dire, donc on devient vite leur ami(e).
En plus de l'aide aux tâches de la vie quotidienne, il y a aussi l'aide aux devoirs puisque plusieurs vont a l'école.
Aujourd'hui, j'ai appris qu'il y a parmi eux beaucoup de fratries, et aussi qu'en réalité, plusieurs ont encore leurs parents biologiques. Leur garde leur ont été retirée pour maltraitance ou, pour la majorité des cas, pour cause d'inceste. Je ne me permettrai pas de juger la loi argentine car je ne la connais pas, mais j'ai été choquée d'apprendre que certains parents conservent un droit de visite très régulier auprès de leur enfant, après les fautes graves qu'ils ont commises.

Aujourd'hui est arrivée une petite de 4 ans. Durant les premières heures, elle ne voulait parler à personne, enfants comme adultes. À force de la solliciter régulièrement, elle a fini par s'ouvrir un peu, et a accepté de jouer avec d'autres enfants. Durant tout le moment où je la surveillais, elle n'a pas arrêté de m'appeler "Mama" toutes les trente secondes. Je ne sais pas si c'est bon signe, mais rien à faire, je lui expliquais que j'étais son amie si elle voulait, mais pas sa mère, mais elle continuait. En tous cas, je ne me fais pas de soucis vis à vis de son intégration avec les autres enfants.

Sinon, depuis la dernière fois, je suis également beaucoup sortie, car j'ai rencontré plein d'autres volontaires, qui viennent de part et d'autres du globe.

Nous avons donc, à plusieurs, découvert, entre autres : le Parque National de Córdoba (grand terrain vaste ou se réunissent jeunes comme moins jeunes pour papoter dans l'herbe), la Manzana Jesuitica du centre de Córdoba, le centre culturel espagnol de Córdoba, el Paseo de los Flores (ruelle avec des vendeurs de rue, très intéressant niveau prise de son) , el Paseo de los Artes (immense marché d'art où se vendent principalement bijoux et accessoires, et où se donnent chiots et chatons), balade générale dans le centre et au bord de la Canada, où se situent de nombreux bars. Nous y sommes d'ailleurs allés quatres soirs de suite, étant très abordables niveau tarif et surtout, ouverts toute la nuit, ce qui permet d'attendre sans problème les premiers bus. Note : je vous conseille la "Gancia" si vous en avez l'occasion, à peine plus alcoolisée qu'une bière et très goûtue, un peu fleurie.

Pas de temps pour m'ennuyer donc, entre le travail, les sorties avec les autres volontaires, et les sorties avec ma famille d'accueil, aussi (très branchée famille, d'ailleurs).
Juste parce que ça vaut le détour, sachez que le Monopoly argentin n'a strictement rien à envier au Monopoly enfantin français. Ou alors, j'étais parmi un groupe qui fait exception, mais j'en doute. Les vraies règles du jeu à proprement parler représentent, allez, disons 15% du jeu. Le reste ? Marchés noirs, trafics, arrangements, sous exploitations, fraudes, négociations, négociations, et encore négociations. Si on n'hurle pas "PAGEEEE" (ce qui veut dire "paye") quand quelqu'un nous doit de l'argent, tant pis. Après m'être fait avoir trois fois, j'ai fini par comprendre. Et j'ai bien dit hurler. Si bien que toute la rue devait être au courant qu'une partie de Monopoly était en train de se dérouler.
Cela a donc duré très, très, (trop) longtemps car il faut compter le jeu (ça, c'est rapide), et les négociations qui vont avec. Au final, le ton montait si fort et les "petits commerces" (dirons nous) spéculaient, fraudaient, et tentaient diverses arrangements, si bien qu'au bout d'une heure (montre en main), la partie s'est finie sans gagnant.. la banque ayant été totalement dépouillée par le commerce au noir.

Je précise qu'en aucun cas cette anecdote n'est citée pour critiquer d'une quelconque manière que ce soit la véritable économie argentine, bien évidemment, hein.

Voilà pour aujourd'hui.

Quelques photos, et je vous dis à bientôt !




  
Jeunes dans le skate Park du Parc National de Córdoba





En passant dans une rue...



 
Centre de Córdoba, quartier du Patio Olmos (quartier plutôt riche), le point de rendez-vous incontournable.




Toujours devant Patio Olmos


Manzana Jesuite, de nuit.


Et maintenant pour répondre à la question posée dans l'article précédent, puisque personne n'a trouvé, eh bien ce sont des poubelles, tout simplement !


PS personnel : Bon anniversaire Milie, ma soeur qui fête son quart de siècle aujourd'hui, avec qui je suis par la pensée à défaut d'être à côté pour ce moment-là :)




jeudi 5 avril 2012

Instituto Eva Peron

Hier était mon premier jour à l'orphelinat.

J'ai donc fait connaissance des petits bouts, plein d'énergie et d'affection. Ils sont une quinzaine, de 4 à 12 ans environ, certains vont à l'école et d'autres pas encore.
L'institut Eva Peron se situe à Córdoba même, à côté de là où je loge, donc en périphérie du centre de la ville. Il y a une cuisine, une pièce principale où se font les activités et les repas, des chambres (ils peuvent être jusqu'à 7 dedans, avec seulement un lit, pas de jouets qui traînent, juste des draps), une salle de bain / toilettes pour tous les enfants et une autre pour les adultes. Ils ont également un grand jardin où ils peuvent jouer, avec un portail ouvert qui donne sur la route (une confiance est donc instaurée car ils pourraient partir s'ils le voulaient). Les enfants circulent comme ils veulent, comme ils le feraient dans une maison de particuliers. Ce qui m'a frappée en arrivant c'est le fait qu'ils n'ont pas d'affaires personnelles, que ce soit pour les jouets ou pour les habits. Tout est à tous, et la répartition des vêtements le matin semble par exemple aléatoire.
Ils ont l'habitude que se succèdent les volontaires, et savent par exemple que la majorité d'entre nous ne parle pas couramment leur langue. C'est donc touchant de les voir faire des efforts pour articuler, aussi petits qu'ils soient.
A peine arrivée, il y a eu un attroupement autour de moi, étant la "nouvelle volontaire" et donc l'attraction du jour. Ils me posaient des tonnes de questions : d'où viens-tu, comment t'appelles-tu, et surtout : c'est quoi ce truc dans tes cheveux? Ma dread a ainsi eu un grand succès car ils n'en avaient jamais vu "en vrai" et étaient donc tous intrigués.
Mon rôle durant ce petit temps sera donc de les aider pour les tâches de la vie quotidienne (se laver, s'habiller, se coiffer, manger pour certains) et les activités, ainsi qu'animer quelques ateliers, ce que j'ai pu commencer a faire.
Apres quelques heures seulement, les enfants m'ont laisse une grande impression de besoin d'amour. Certains ne demandent qu'a jouer (bon, normal, pour des enfants), ainsi j'ai pu deja courir a travers l'orphelinat pour attraper une petite qui ne voulait pas se laisser coiffer, ou qui avait plutot envie de s'amuser. Et d'autres veulent juste de l'attention, de l'affection. Il y en a un, deficient mental (ce sont les termes employes mais je ne les trouve pas adequates et plutot pejoratifs, bref un petit bout avec une intelligence qui different de la majorite) qui ne voulait pas me laisser partir et qui se cramponnait a moi, alors qu'il me connait a peine. J'ai ete tres touchee par cette situation et cela confirme bien ce que je m'imaginais avant de venir ici, en lisant des temoignages a droite a gauche.
Ce week end, l'institut fait le pont pour Paques : il sera donc ferme et les enfants iront dans des familles d'accueil durant 4 jours pour leur changer un peu leur quotidien.
En toute logique, je ne travaille donc plus jusqu'a lundi prochain, donc j'ai demande a l'association si je pouvais accompagner une autre volontaire (une de mes collocataires de chambre) dans son institut car le sien est ouvert cette apres midi, et c'est tout a fait possible, donc tant mieux !

Devinette, rien à voir, qu'est-ce que c'est, selon vous ?


mardi 3 avril 2012

Le bus, la cuvette..sacre bleu !

Mon périple commence doucement, puisque l'Argentine est en week-end prolongé pour hier, lundi, jour férié.
Il en sera de même pour vendredi, pour Pâques.
Le rythme est totalement décalé, et ça me convient très bien : ici on ne prend pas un gros petit déjeuner, juste une boisson en général, vers midi, et la majorité des gens prennent leur déjeuner vers 14h et leur repas vers 21h, 22h. Parfois, il y a un goûter vers 18h. Il semblerait aussi que l'on passe pour une poule si l'on se couche avant minuit.
Depuis le dernier message, j'ai pu découvrir (en surface) Córdoba, sa place principale (San Martin, au cœur de la majorité des bâtiments et infrastructures les plus importantes), l'ancienne prison pour femme (injustement torturées durant la dictature), et El Museo Superior de Bellas Artes où sont exposées des peintures argentines.

Quelques petites choses qui m'ont interpellées, au hasard :

Le bus. Tout d'abord, les arrêts même : très difficile à repérer dans la rue, du moins lorsque l'on s'éloigne du centre, tout juste une petite écriture peinte à la va vite sur un poteau électrique, donc peu aisé à repérer de loin.
Ensuite, lorsque le bus arrive, les portes sont déjà ouvertes (?!), et on comprend très vite en montant dedans que, dés que le chauffeur repère un piéton (qui doit lui faire signe, sinon il ne s'arrête pas), il ouvre instantanément les portes, même si il fait du 50 km/h, véridique.
Ça fait donc du vent, beaucoup de vent, mais finalement pas tellement plus que le courant d'air général dont le sens n'est pas identifiable, durant le trajet, car toutes les fenêtres sont ouvertes, ce qui rend impossible le fait de rester coiffé (enfin pour ce que ça change pour moi..).
À l'intérieur, pas facile de garder l'équilibre, surtout que les rampes pour se tenir sont tout en haut. C'est un grand espace vide avec d'un côté une rangée d'une seule place et de l'autre, de deux places, et entre, un espace inutilisé puisque l'on essaye logiquement de se cramponner sur les côtés.

La cuvette des WC maintenant, chose peu compréhensible qu'est leur architecture interne.. pas juste un trou, un plateau un peu plus haut, rempli d'eau. Discrétion impossible, la moindre petite gouttelette, avant de se fondre dans l'immensité aquatique, raisonnera à coup sûr comme si des hauts parleurs attendaient avec impatience pour retransmettre dans toute la pièce, à l'insu de son auteur, la délicatesse de l'action menée. Bref, une question me vient : pourquoi ?

Autre chose pour la route, comment les voitures savent qu'il faut s'arrêter : facile quand on lève le nez, mais déconcertant au début : la signalisation est de l'autre côté de la route. Donc, par exemple, à un croisement, le feu que l'on doit guetter se situe de l'autre côté du passage des voitures. Peut être plus pratique que pour nous finalement, ça évite les torticolis.

Là, on voit que le feu est de l'autre côté de la route.

Voilà, en vrac quelques impressions.

J'ai eu la journée d'introduction aujourd'hui, avec explications générales du fonctionnement de la ville, des placements, etc., et j'ai rencontré encore deux autres volontaires (du Danemark et de Hollande).
Rien à signaler avec la famille d'accueil, si ce n'est la frustration de ne pouvoir parler mieux, mais je reste optimiste parce qu'à force, ça va bien finir par rentrer. Je parle déjà un peu plus qu'au début, même si c'est souvent en anglais puisque la majorité des volontaires s'expriment en cette langue.

Demain matin, je commence à travailler avec les petits bouts, et j'ai juste hâte !

PS : Je tâcherais dés que possible de mettre des photos pour illustrer, donc il y aura sans doute des mises à jour des articles.
PPS : J'ai embauché (au noir) un petit français qui va relire les articles pour pouvoir mettre les accents, car vraiment, j'ai du mal avec ce qwerty !

Hasta Luego !

PPS : "Sacre bleu" dans le titre car pour les argentins, c'est typique français.. j'ai tenté de leur expliquer qu'à part dans Tintin, c'est totalement tombé en désuétude ...