lundi 16 avril 2012

Des vagues dans la rue


Cette semaine, alors que je me rendais a l'orphelinat, il a commencé, pour la première fois depuis que je suis là, à pleuviner.
Juste un peu, quelques gouttes de pluie chaudes, juste assez pour rafraichir, puis un peu plus, puis encore un peu plus, et le temps que j'arrive à l'orphelinat, j'étais trempée de la tête aux pieds. Ben oui, il pleut ici aussi, mais ça reste agréable au vue des températures, comme une douche en étant habillée, quoi.
Cinq heures plus tard, après avoir passé un grand moment a l'intérieur, à m'occuper des enfants, que vois-je ? Wah, une inondation ! J'avoue que la première chose que j'ai pensé est "trop drôle !", parce que complètement inattendu. En fait, c'est totalement prévisible pour les argentins, et ils auraient tous pu le parier.
J'ai fait attention en rentrant pour éviter le plus de "flaques" d'eau possible, en faisant des grands détours pour éviter de tremper mes chaussures. Sur la route, sur les trottoirs, sur les rond-points, partout, de l'eau. Seul le fait de grimper sur des petits murets permettait de rester secs.
Toute fière, j'arrive donc dans la rue où je loge, après 40 minutes de détours au lieu de 10 minutes habituellement pour rentrer, le pantalon à peu près secs. Totalement inutile, la rue en question étant totalement inondée.
Seule solution, traverser la rivière la rue, avec de l'eau jusqu'aux genoux. Bon, je le saurai pour la prochaine fois. Adieu, petites chaussures baskets, je pense que vous ne ferez plus long feux si cela se renouvelle.
C'était assez amusant, de voir que la vie continuait, tout simplement. Les voitures roulaient, portières ouvertes, avec de l'eau dedans. Question : comment est ce possible, avec le moteur ?  Bref, c'était la première fois que je marchais dans une rue et que je la traversais, au feu vert pour piéton puisque tout continuait normalement, juste au ralenti, en faisant attention aux minis courants créés par la circulation.
Depuis, j'ai vu des vidéos de ce qu'il se passe en cas de "grosses averses" (ah, c'était une petite?). De l'eau jusqu'aux genoux dans les bus même, qui continuent pourtant de rouler, et des passerelles improvisées dans la rue.
Le lendemain, à part les vêtements trempés, plus aucune trace de l'inondation de la veille, la vie reprend son cours a vitesse normale, et les vagues dans la rue ont disparu.
Je n'ai pas pris le risque de sortir mon appareil photo, désolée.
Douce pensée ironique pour la France, complètement tétanisée dés qu'il y a deux flocons de neige. Avaries matérielles, donc suppressions de trains voir d'avions, donc grèves, donc grèves pour cause d'avaries matérielles et de suppressions de trains et d'avions.


Pour en revenir au côté touriste maintenant, puisque je suis là pour ça aussi, depuis, j'ai visite deux autres églises jésuites, et une église capucine. Cette dernière était vraiment magnifique et différait totalement des autres : moins surchargée, beaucoup plus sobre et pourtant tellement belle, avec des vitraux colorés qui diffusent la lumière sur une pierre lisse.

 Deux Eglises Jesuites dans le centre de Córdoba


Eglise des Capucins, vue depuis l'entrée.


 Toujours dans la même église, il y avait de quoi s'amuser pour les photos, avec les éclairages et tout.

 Toujours.

 Encore.

Bon,ç suffira pour cette Eglise, vous aurez compris qu'elle m'a beaucoup plue.


J'ai aussi visité la Commission d'archive provincial de la mémoire, dans les locaux de ce qui était autrefois le département d'informations de la police de Córdoba, appelé aussi D2. Ce dernier a fonctionné comme un centre clandestin de détention, de torture et d'extermination durant les années 70. De nombreuses personnes dont les avis politiques différaient de ceux du gouvernement y ont été séquestrées. L'apogée de ces terribles années est en 1976, lorsqu'ils ont quasiment tous été assassinés. Dans ce mémorial, il y avait "juste" des portraits de ces révolutionnaires victimes, qui ont été trouvés par la suite. De bien terribles portraits, car on sentait l'angoisse dans leur regard, et on réalise peut-être davantage l'atrocité des évènements lorsque l'on prend conscience que ce n'est pas si éloigné dans le temps.

Dans la rue de la Commission d'archive pour la mémoire.

Dans un registre plus joyeux, j'ai aussi vu le Museo Emilio Caraffa, exposant peintures et sculptures argentines.

J'ai également flâné encore dans le centre ville, bu de sympathiques cocktails à base de Gancia encore (décidément je suis fan), pique-niqué dans le parc du Nueva Córdoba (un quartier de la ville) et passé une journée à Carlos Paz, avec d'autres volontaires. C'est une petite ville à une heure en bus du centre, où l'on peut prendre un télésiège qui nous emène en haut de la montagne pour une vue magnifique. On sent néanmoins que la ville essaie de se faire touristique, notamment avec la création de la maison de Casper (oui oui, le fantôme). Mais bon, sympathique tout de même !


 Drapeau argentin, depuis le télésiège de Carlos Paz.

 Vue depuis le haut de la montagne de Carlos Paz


Dans une rue de Carlos Paz.



Côté "boulot", j'ai participé à un workshop, c'est à dire une réunion avec d'autres volontaires, pour parler de nos placements respectifs, donner des idées d'animations pour les enfants, parler des éventuels problèmes que l'on aurait pu rencontrer, etc.
Le tout, en anglais. Erf ! Enfin, ça allait. Quiche en anglais, je ne peux que progresser, donc tant mieux en un sens.
J'ai aussi participé à un "dirty day", ou "tâche ingrate mais nécessaire", si on veut. Cela consistait à aller sonner aux portes, t-shirt de l'association sur le dos, et de faire une collecte de nourriture pour les cantines enfantines de la ville, en convaincant les gens de donner quelques aliments. A un moment, une femme m'a demandé d'où je venais, et a dit que c'était une honte de venir de France et d'oser réclamer aux portes. Oui, c'est vrai, mais est-ce qu'on est, à notre échelle, responsables de l'économie du pays ? Effectivement, je ferai mieux de rester dans mon pays de riche a faire du shopping de riche, avoir des conversations de riche, me divertir en riche, au revoir madame et merci pour ce jugement un brin généraliste. Elle a fermé la porte et, dix minutes après, alors que j'étais deux maisons plus loin, elle m'a fait signe de venir pour donner beaucoup d'aliments. Finalement, c'est même elle qui en a donné le plus ! :)


A l'orphelinat, tout se passe toujours bien, j'ai essayé d'organiser plusieurs activités depuis, mais pas toujours facile de les maintenir attentifs et de trouver un jeu qui les occupe tous, étant donné les différences d'âge. Affaire à suivre !


Prévisions de voyage actuelles : Week end à Mandoza (9 heures de bus pour y aller, 9 heures pour revenir) pour la prochaine fin de semaine, à confirmer, et, attention, là c'est sûr : chutes d'Iguazu, du 26 au 30 avril ! (24 heures de bus pour y aller, 24 heures pour revenir, mais je suis certaine que ça en vaut le grand détour !).


A bientôt !



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